Ce sont les couleurs de plusieurs Espagne que nous proposent l’Orchestre National de France et Yutaka Sado, l’un des grands chefs d’aujourd’hui. L’Espagne imaginaire du russe Rimski-Korsakov, et celle du compositeur de Carmen, le génial Bizet font écho au plus célèbre concerto de guitare du 20e siècle. La promesse d’une grande émotion avec la guitare de Thibaut Garcia.
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Ce sont les couleurs de plusieurs Espagne que nous proposent l’Orchestre national de France et Yutaka Sado, l’un des grands chefs d’aujourd’hui.
Une Espagne rêvée, exotique nous est offerte grâce au Capriccio espagnol de Rimski-Korsakov. Assurément, la confusion entre le climat et le sentiment de liberté séduisit le musicien russe qui composa un morceau de bravoure, un hymne au soleil de la Méditerranée. Les thèmes choisis sont extraits d’un recueil de chants et danses espagnols comme autant d’hommages à l’Andalousie et l’Asturie, mais aussi à Carmen. Imaginez les castagnettes sous la plume de l’un des plus grands orchestrateurs de la musique russe !
On ne peut dire des suites de l’Arlésienne ou de Carmen que certains passages sont plus fameux que d’autres ! Tous les airs sont des “tubes” qui firent l’admiration de Tchaïkovski, Brahms et Wagner. Non seulement, l’orchestration est géniale, mais c’est plus encore l’expression en musique des sentiments humains qui nous bouleverse : l’éclat des fêtes populaires, les passions, trahisons, les destinées tragiques des personnages prennent vie grâce à une écriture incisive, puissante, colorée, aux effluves folkloriques.
Si Carmen est au cour de l’Espagne, L’Arlésienne évoque une histoire provençale et la jeune fille d’Arles que l’on ne verra jamais serait d’une beauté enivrante et d’une fidélité sujette à caution… L’orchestration somme toute assez modeste est d’une efficacité prodigieuse.
Une rareté des plus réjouisssantes s’insère dans ce concert : la Marche extraite de la zarzuela Becqueriana de Maria Rodrigo. Première femme à avoir composé un opéra en Espagne, elle put étudier auprès de compositeurs tels que Richard Strauss et Carl Orff. Opéra en un acte de 1915, Becqueriana est une œuvre charmante et dont le rythme obsédant de la marche pétille dans le souvenir d’un Bizet.
En peignant en musique Aranjuez, la ville de la Nouvelle Castille, qui referme un palais du XVIIIe siècle et des jardins d’une grande beauté, Rodrigo ne se doutait pas qu’il offrirait une page majeure au répertoire des guitaristes. Tant de vocations sont ainsi nées à l’écoute de l’Adagio ! Pour les interprètes, le défi consiste à équilibrer la guitare et l’orchestre, à faire en sorte que celui-ci n’écrase pas le volume sonore de l’instrument soliste. C’est alors l’âme du peuple espagnol qui fait vibrer les six cordes de l’instrument.
